Les Totonacs

Vous rencontrerez les Totonacs en suivant les aventures d’Hernan Cortés dans la partie américaine de l’intrigue de 1515-1526. Le nom de ce peuple provient de « toto-nacu » qui veut dire trois cœurs, correspondant à leur trois principales villes : Cempoala, Tajin et Teayo. Cempoala se trouve proche de Veracruz (50 km) qui correspond au lieu de débarquement de Cortés.

Carte d’une partie du Mexique. Veracruz (en vert) est le site de débarquement de Cortés. Cempoala (en rouge) est la cité principale des Totonacs. En bleu, les principales cités Aztèques qui jouent un rôle dans l’histoire de 1515-1519 : Cholula et la capitale Tenochtitlan sur son lac.

Les Totonacs tiraient leur puissance de leur agriculture sur des terrains fertiles et bien irrigués (regardez sur la carte le nombre de fleuves qui se trouvent au sud de Cempoala, en contraste avec l’aspect « aride » de la partie centrale de la carte). Il y eut une grande famine chez les Aztèques dans les années 1450-1454 et pour survivre certains Aztèques durent émigrer des zones autour de Tenochtitlan vers l’est et devenir les esclaves des Totonacs.

65 ans plus tard, la dynamique des relations a complètement changé. Les Aztèques sont devenus nettement plus puissants et lorsque Cortés débarque et fonde Veracruz, les Totonacs subissent la pression croissante des Aztèques qui se construisent un Empire aux visées expansionnistes. Les demandes de tributs augmentent provoquant l’exaspération des Totonacs.

Cempoala, à l’époque de l’arrivée des conquistadors, avait 30.000 habitants (à titre de comparaison Londres, Lyon ou Marseille avaient alors 50.000 habitants environ). Elle se trouvait sur des hauteurs pour éviter les inondations (Cempoala veut « Vingt Eaux » c’est-à-dire, l’endroit où se rencontrent vingt rivières).

Ruines de Cempoala

Outre des restes de temples, Cempoala présente 3 anneaux de pierre : le plus grand a 40 petits piliers (ci-dessous), le second 28 et le troisième 13. On pense qu’une idole était déplacée chaque jour d’un pilier à l’autre sur chacun de ces anneaux et que cela permettait de suivre l’évolution de 3 cycles du calendrier (le cycle de 28 pourrait correspondre au cycle lunaire).

Anneau de pierre à Cempoala

A Cempoala, le calcium de la chaux utilisée pour cimenter les pierres les unes aux autres provient de coquillages que l’on faisait brûler et qui se trouvaient en abondance sur la côte (qui se situe à 6 km à l’est).

Statue en céramique d’un cacique Totonac
Statuette Totonac

Aujourd’hui, encore 90 000 personnes parlent le Totonac dans la région. Elles perpétuent aussi la tradition de la danse du Volador. Il s’agit de l’escalade d’un poteau de 30 mètres à partir duquel quatre des cinq participants s’attachent les jambes à des cordes avant de se lâcher dans le vide en tournant et en descendant progressivement vers le sol. Le cinquième reste au-dessus du mât, en dansant et en jouant de la flûte et du tambour. Il s’agir d’un rituel pour demander aux dieux de mettre fin à une sécheresse.

Les Totonacs restent aussi connus pour la culture de la vanille qui est traditionnelle. Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la région était le principal centre de production de vanille au monde. Selon la légende, la liane de vanille est née du sang de la princesse Tzacopontziza (ce qui peut se traduire par « Étoile du Matin ») à l’endroit où son ravisseur, le prince Zkatan-Oxga (c’est-à-dire « Jeune Cerf ») et elle-même furent rattrapés et décapités par les prêtres de Tonoacayohua, la déesse des récoltes. Le prince se réincarna en un vigoureux arbuste et la princesse devint la délicate liane d’orchidée enlaçant tendrement son amant.

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