Alors que nous venons de vivre une année 2022 marquée par de nombreuses canicules, et que les années avec des chaleurs record se succèdent d’années en années, comment était le climat en France du temps du règne de François Ier ?
Tout d’abord comment peut on le savoir ? Plusieurs techniques peuvent être utilisées :
* l’analyse des calottes glaciaires par carottage permet de dégager les grandes tendances à l’échelle d’un hémisphère
* la dendrochronologie étudie la croissance en épaisseur dans les troncs d’arbre qui dépend notamment de la quantité d’eau disponible et des températures et permet d’avoir accès à des informations plus localisées
* les témoignages écrits notamment sur les dates des moissons ou des vendanges ou le déclenchement des famines non liées à la guerre
Le XVIème siècle voit la progression du Petit Âge Glaciaire qui avait été amorcée au XVème siècle. Les hivers deviennent longs et neigeux et les étés deviennent humides et assez frais. Les glaciers progressent dans les vallées alpines. Certaines régions du sud de la France connaissent des épisodes froids qui marquent les esprits, notamment quand ils arrivent tardivement et affectent les futures récoltes (15 cm neige à Béziers en mars 1518, gelées tardives dans le Midi en mars 1527, gelée et neige à Montpellier en mars 1540). L’hiver 1543 est particulièrement rigoureux : les plantes gèlent en Bretagne ; dans le Nord, le vin est gelé et il faut le vendre au poids ; la Seine est gelée à Paris.

Il s’agit de grandes tendances et cela n’exclut pas quelques variations importantes autour des moyennes. Par exemple, l’année 1524 a été particulièrement chaude et sèche, notamment au mois de mai, au pire moment pour le blé. Le prix du blé augmente fortement et des famines se déclenchent. La chaleur torride favorise un très important incendie à Troyes le 24 mai qui détruit près de 1500 maisons et des églises.

Les années 1540 et 1545 sont aussi particulièrement chaudes et sèches. En 1545, les vendanges sont en avance de 15 jours par rapport à la moyenne de tout le siècle.
Malgré ces cas exceptionnels, le Petit Âge Glaciaire continuera sa progression, avec une accélération à partir de 1545 où la mention d’hivers doux deviendra nettement plus rare. Il atteindra son apogée durant les décennies 1620 et 1690, particulièrement redoutables.
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