Les couvre-chefs des hommes à la Renaissance

Au XVIe siècle en Europe, la mode des couvre-chefs était un élément important de l’expression de la masculinité et constituait le prolongement naturel des habits. Cette période a connu une grande diversité de styles et de formes, chacun portant un message social et culturel spécifique.

L’un des styles les plus courants était le chapeau « à la française ». Il était caractérisé par un large bord et une forme conique. Il était parfois appelé béret. Ce style de chapeau était souvent porté par la noblesse et les hommes fortunés. Il symbolisait la richesse et le statut social élevé d’autant plus qu’il pouvait servir de support pour des bijoux.

Le célèbre portrait de François Ier par Jean Clouet. Remarquez le béret orné d’une plume (d’autruche) et de bijoux.

Le couvre-chef peut se faire plus austère comme ci-dessous sur le portrait de Charles Quint avec sa coiffe noire sans ornement, ce qui permet de souligner la piété, la dévotion et le détachement des plaisirs terrestres de son porteur (on appréciera le contraste avec le portrait de François Ier !)

Portrait de Charles Quint par Le Titien

Le Doge de Venise portait une coiffe particulière avec un cone postérieur : la corne ducale. Il s’agirait d’une forme modifiée du bonnet phrygien du nom d’un ancien peuple ayant habité l’Anatolie dans l’antiquité.

Portrait du doge de Venise Leonardo Loredan. Notez que soussa coiffe, le Doge a les cheveux et les oreilles cachés par un bonnet de lin. Même s’il retire sa coiffe, le Doge n’a donc jamais la tête nue.

Quant au Pape, il possédait un couvre-chef spécifique très reconnaissable, la tiare. Il était tellement spécifique qu’il figure sur ses armoiries.

Armoiries du Pape (de la famille des Médicis d’où les 5 boules rouges) Clément VII

Les chapeaux et les coiffures masculines avaient une signification sociale profonde. Ils étaient souvent utilisés pour indiquer le statut, la profession ou l’appartenance à un groupe spécifique. Par exemple, les chapeaux à plumes étaient souvent portés par les soldats et les officiers militaires, tandis que les artisans portaient des chapeaux spécifiques liés à leur métier.

Plumes extravagantes et colorées se marient avec des habits du même acabit pour les mercenaires germaniques, les lansquenets.

Les couleurs et les matériaux utilisés pour les chapeaux étaient également un signe distinctif. Les chapeaux en velours et en soie étaient considérés comme des symboles de richesse et de prestige, tandis que les chapeaux en feutre étaient plus couramment portés par les classes inférieures.

Toute la gestuelle autour du couvre-chef a également son importance : ne pas se découvrir en présence d’une personne importante peut être considéré comme un outrage. Par contre, les ambassadeurs pouvaient garder leur couvre-chef car ils représentaient symboliquement leur Roi donc pouvait se considérer d’égal à égal (en ce qui concerne cet élément) avec un autre souverain.

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