Voici un personnage que vous découvrirez brièvement dans 1523-1526 et qui deviendra plus important dans la 2ème trilogie. Piri Reis est le plus éminent cartographe, navigateur et amiral de l’histoire de l’Empire Ottoman.

Son vrai nom est Ahmed Muhiddin Piri. Le terme Reis qui se trouve accolé à Piri dans son nom plus célèbre signifie capitaine. Son oncle Kemal Reis est un pirate passé au service des Sultans Ottomans (un parcours qui rappelle celui que vous connaissez pour Barberousse dans la trilogie 1515-1526) et c’est avec lui que Piri Reis accomplit ses premières navigations. C’est une période où les bateaux ottomans font des progrès fulgurants et rattrapent leur retard sur les bateaux espagnols et italiens.

Piri Reis participe à la bataille de Zonchio (1499) en mer Ionienne contre les Vénitiens. Ces derniers sont menés par le Capitaine Andrea Loredan, un cousin du futur Doge de Venise Leonardo Loredan que nous rencontrons dans le 1er tome 1515-1519. Le Capitaine Loredan dirige l’abordage d’un des bateaux ottomans mais Kemal Reis ordonne en retour l’incendie de ce bateau. Les flammes se propagent aux navires vénitiens qui l’entourent et le navire où se trouve le Capitaine Loredan finit par sombrer. Les Vénitiens sont démoralisés de voir leur Capitaine à l’eau et la victoire est remportée par les Ottomans.

Kemal Reis meurt dans une tempête en 1511. Exceptionnellement, Piri Reis ne naviguait pas avec lui ce jour-là, sinon il n’aurait sans doute pas survécu. Traumatisé, Piri Reis reste plusieurs années sans aller en mer et préfère habiter dans sa ville natale de Gallipoli (dans l’actuelle partie européenne de la Turquie) pour parfaire ses connaissances et sa pratique en cartographie. Il est néanmoins mobilisé pour la guerre contre les Mameluks d’Egypte de 1516-1517 qui se solde par une grande victoire ottomane et il accompagne le nouveau Sultan Soleyman pour le siège de la forteresse des Hospitaliers à l’île de Rhodes en 1522 (vous lirez comment se termine ce siège dans mon livre).
Piri Reis publie en 1521 Kitāb-ı Baḥrīye, c’est-à-dire « Le Livre de la Mer ». Sur 434 pages et avec 290 cartes, il y présente avec une incroyable précision toutes les côtes de la Mer Méditerranée avec l’ensemble des informations nécessaires à un marin.

Piri Reis a aussi publié des cartes mondiales, en s’inspirant de cartes espagnoles, portugaises et même chinoises. Il est un des premiers à représenter le continent américain. Mais ses connaissances de seconde main sont souvent obsolètes. Il s’est notamment inspiré de cartes de Christophe Colomb, ce qui évident quand on constate que l’une de ses cartes comporte la même erreur que celle de l’amiral génois au service des Espagnols : Cuba en tant que péninsule et non pas en tant qu’île. Quand le cartographe ottoman publie cette carte, les Espagnols savent depuis longtemps que Cuba est une île mais leurs cartes à jour sont tenues secrètes.

Piri Reis va encore vivre beaucoup d’aventures au cours de sa vie et je me ferai un plaisir de vous les raconter dans les prochains tomes de la saga.
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